Une nouvelle star par semaine, voici la moyenne non-officielle que nous offrent les charts américaines depuis plusieurs années. Marko Stat$ a l’ambition de le devenir. Entretien avec un rookie qui va faire parler.
Ici en France, on ne te connaît pas forcément. Mais Marko Stats, c’est qui ?
Marko Stat$ : Je suis un auteur-compositeur et chanteur de Chicago. Mon nom de scène est « Marko Stat$ ». Il a de multiples significations mais la principale tourne autour de la nature compétitive de chacun. Mon but en tant qu’artiste et en tant qu’être humain est de toujours me mettre à niveau et de devenir meilleur que le jour d’avant. C’est ce qui me motive et me pousse à être plus grand.
Sur tes derniers morceaux, on sent que tu te cherches encore musicalement. Comment définirais-tu ta musique ?
M.S. : Je sens que le processus pour se trouver soi-même est un voyage sans fin. Je me vois comme un innovateur. Je veux toujours pousser le son actuel du hip-hop vers de nouveaux sommets. Au fil des années, j’ai pas mal expérimenté et je crois que chaque son exploité est une autre couche de Marko Stat$. J’admire des gars comme Kendrick Lamar, XXXTENTACION, Travis Scott, Drake, Kanye West, etc… qui sont tous très polyvalents dans leurs styles. Mon style est peut être imprévisible mais je ne sacrifie jamais mon intégrité en tant qu’artiste. Je me tiens aux principes de mes débuts, tout en grandissant et en mettant à jour ma musique.
En ce moment, quelles sont tes sources d’inspiration et tes influences ?
M.S. : Ma plus grande influence dans la musique est Kendrick Lamar. J’ai l’impression que nous avons des perspectives similaires. J’aime la façon dont il pousse la culture avec chaque chanson qu’il fait. Je suis surtout inspiré par les artistes qui ont une histoire légitime et qui sont vulnérables dans leur musique. Certaines de mes autres influences sont J. Cole, Tupac, Nas, Kanye West, Juice WRLD, XXXTENTACION et Kid Cudi.
De nos jours, les artistes doivent trouver une façon de se démarquer au milieu de tout ce désordre.
Aujourd’hui, en connaissant le nombre incroyable de rappeurs émergents, comment est-il possible de se faire une place aux Etats-Unis, ?
M.S. : Je pense pouvoir laisser une empreinte sur la culture en étant simplement moi-même. Je suis conscient aussi que je dois rester cohérent et diffuser du contenu régulièrement. Le réseau et le fait d’être stratégique dans mon marketing et mon branding est aussi important. De nos jours, les artistes doivent trouver une façon de se démarquer au milieu de tout ce désordre.
Pour toi, sur qui faut-il parier dans les prochains mois ?
M.S. : Je vais bien entendu dire Marko Stat$ car je crois beaucoup en moi. Mais je suis aussi fan de gars comme Roddy Ricch, Saba, Smino, Polo G et Don Toliver. Gardez un œil sur eux cette année aussi.
Que peut-on attendre de Marko Stats pour 2020 ?
M.S. : J’ai un documentaire sur ma vie qui se termine cet été qui sera diffusé en supplément d’un tout nouveau projet. Je suis excité pour l’avenir, ma croissance est garantie.
Connais-tu et écoutes-tu du rap français ?
M.S. : Je n’écoute pas beaucoup de rap français mais j’applaudis tous les artistes qui font leur travail avec de bonnes intentions ! Mais j’adorerais écouter des sons français. Découvrir de nouvelles musiques est toujours excitant !
On t’a sélectionné 5 morceaux : Kekra – « Wing Chun », Laylow – « Maladresse », Lunatic – « Pas le temps pour les regrets », Gambi – « Popopop », PNL – « Le monde ou rien ». Entre des artistes avec un univers propre à eux, un classique du rap français, un hymne d’une époque et le hit du moment, qu’en penses-tu ?
M.S. : PNL – « Le Monde ou rien » : J’aime la tonalité de leurs voix. C’est complet et bien exécuté. La prod est aussi belle et lisse. Une vrai ambiance se dégage.
Kekra – « Wing Chun » : Cette chanson est catchy ! J’aime aussi son style, c’est unique. On dirait de la musique « rebelle ». Je suis un grand fan de la musique « rebelle ». La chanson est très bien mixée et maîtrisée.
Laylow – « Maladresse »: L’esthétique de la vidéo est unique. La qualité de la vidéo est également d’un niveau supérieur. Cela me rappelle ce que Travis Scott pouvait faire. Ses vocales sont vraiment bonnes.
Lunatic – « Pas Le temps pour les regrets » : J’adore la façon dont Lunatic perpétue le son hip-hop traditionnel. Cela donne au morceau un aspect classique. Ça me rappelle le hip-hop des débuts de New York. Il semble aussi qu’ils diffusent un message important dans leur musique.
Gambi – « Popopop » : Le message dans cette musique est très puissant. J’aime la façon dont les jeunes sont impliqués dans leur mouvement. Cela ne me rappelle rien de ce que j’ai déjà entendu. Gambi semble être un original. Il est aussi très divertissant.
Quel est ton morceau préféré ?
M.S. : J’aime tellement la musique qu’il est difficile pour moi d’avoir un seul son préféré. Le premier artiste hip-hop qui m’a attiré quand j’étais enfant était 50 Cent. Et quand je suis arrivé au lycée, c’était Kendrick Lamar. J’ai généralement plus de contacts avec des artistes qui ont une histoire légitime et qui sont vulnérables dans leur musique. Mais, mon son préféré entre tous ces artistes français doit être celui de Kekra, ainsi que le morceau de Gambi.
Collaborer à l’international, ça t’intéresserait ? Cela se fait de plus en plus !
M.S. : Bien sûr ! Un de mes objectifs est de faire une tournée mondiale. Donc collaborer avec des artistes internationaux est un must. Beaucoup de gens ne savent pas que ma mère est brésilienne et que mon père est nigérian. Je veux trouver des moyens de connecter ces cultures avec ma musique.
