Kosei, beatmaker nouvelle génération

Kosei a des airs de Lord Varys, celui qui tire les ficelles dans l’ombre et agit comme un chef d’orchestre. Heureusement, il semble résister au feu, du moins il parvient à le créer. Prod après prod, morceau après morceau, Kosei se place comme le beatmaker du moment. Les cymbales de Kosei pourraient bien changer une génération et la transformation se passe devant nos yeux. Et si c’était lui finalement, le réalisateur du film de l’année ?

Cover de Spooky Season

Ingénieur de la new wave

KOLAF, KOLAF, KOLAF, KOLAF... Le projet est devenu si viral sur les réseaux sociaux qu’il a pu en fatiguer certains. Pourtant, l’avis est unanime du public à la critique, KOLAF est une excellente œuvre. De nombreux compliments ont encensé la phrase et le style de La Fève. L’éloge reçue par le rappeur est au niveau de la richesse des productions de son acolyte Kosei, avec qui l’alchimie est totale. L’EP de 22 minutes réparties en 9 titres sonne pourtant comme un marathon dans lequel l’auditeur court après le talent du duo pour espérer les rattraper et rentrer totalement dans leurs univers. La course fut longue, mais c’est désormais acté : le public s’est pris la gifle et tend même l’autre joue. 

Peu de gens pouvaient se targuer de bien connaître le producteur marseillais avant que l’écurie Walone ne donne un vent de fraîcheur sur le rap français. L’ingénieur Kosei a d’abord révisé ses gammes sur SoundCloud. Pour les plus fouineurs d’entre nous, on l’avait entendu sur « Comme, j’ai mal au cœur » avec Khali, ou sur des morceaux d’Olsem. Pour l’instant, l’apéro était plutôt maigre. On restait sur notre faim, on en voulait davantage. 

Droit au but

Kosei a une faim de loup et développe son style. Il va être amené à produire KOLAF, puis à participer à Tunnel Vision le dernier album de Slimka. Il tisse sa toile en contribuant au « Booska’Flingeurs » de Guy2Bezbar, à Horion de Rounhaa ou en collaborant avec Malo, MadeInParis, Chanceko, RealoTejdeen et Lafleyne. Même nous avons eu la chance de l’accueillir sur deux tracks de Tambora… Surtout, le beatmaker désormais signé en édition chez Universal Music Publishing a sorti le très intéressant Spooky Season et figure sur le magnifique Laïla de Khali. Un meilleur palmarès qu’Arsenal me direz-vous. Ça y est, Kosei semble indispensable comme Bukayo Saka. Une question reste en suspens : pourquoi est-il si fort et si apprécié ?

J’aurais pu, dans un premier temps, vous raconter pendant 20 minutes pourquoi j’aime autant la prod de « Belle Somme ». Mais ça ne doit intéresser que très peu de monde. J’ai alors préféré me diriger vers toutes ces personnes ayant travaillé étroitement à ses côtés afin de répondre à notre question.

Moi, je pense que c’est grâce à sa patte. Il fait de la musique et s’en fout du reste. Il ne se prend pas la tête. Juste, il charbonne. Au début, quand je l’ai rencontré, il faisait 4 prods par jour ! 

ROUNHAA

Kosei n’a pas froid aux yeux, il suit aucune mode. Il peut te faire planer comme faire trembler un bat’, tout ça à sa façon. Il fait ce qu’il kiffe, je respecte fort. Et humainement, c’est un bon. On a commencé à parler via des vocaux sur Instagram à l’époque de Spooky Season. Il est très chaleureux et franc, j’ai accepté la collab’ direct !

MALO

Kosei, c’est un vrai artiste. Il est fou, il sait suffisamment se différencier pour ne pas faire de lui un artiste expérimental, il sait très bien ce qu’il fait. La différence se fait également sur sa manière de se vendre. Il n’y a que la musique qui parle. Il aime trop partager, la preuve avec tous ses projets collaboratifs et ses placements avec nous quand personne ne croyait en nos voix et nos flows bizarres. Après ça, il n’y a pas de secret. C’est le plus chaud, il a travaillé comme personne et mérite beaucoup plus.

KHALI

Kosei est un mec entier qui ne fait pas les choses à moitié. C’est tout ou rien. Quand on a fait un son, Kosei était toujours disponible. Il a une éthique de travail incroyable. 

cshmr

L’avenir s’écrira avec la nouvelle génération et Kosei en sera logiquement un grand artisan. La saison 2021/2022 du beatmaker sera autant surveillée que celle de Gerson à l’OM et on compte sur les deux pour nous faire vivre de grands moments. Rendez-vous dans 5 ans pour faire le bilan et comptez sur lui, car ça sera une réussite.

Pour aller plus loin, explorez l’univers de son compère La Fève.

Noé Grieneisen

Lala &ce mérite une carrière à la France Gall.