Dis moi qui tu écoutes, je te dirai qui tu supportes

Si vous avez lu l’article à propos des influenceurs, pas besoin de vous refaire le topo sur l’attrait du rap lorsque l’on devient célèbre. Si vous ne l’avez pas lu, et bien lisez-le, parce que je n’aime pas me répéter.

Le sport a toujours eu un rapport particulier à la musique, que ce soit par ses références ou par les sportifs devenus rappeurs. Aujourd’hui, peu d’artistes se passent de faire une référence à leur buteur préféré. Car oui, quand je parle de sport, je parle surtout de football et de basket. En fouillant dans Genius, vous trouverez peu de ref’ à Renaud Lavillenie ou Jérémie Azou (il est champion d’aviron).

Parfois, le foot fait partie de l’identité de l’artiste à part entière comme Jul avec l’OM. Ces derniers sont devenus d’ailleurs très proches car l’Olympique de Marseille a fait du rappeur marseillais sa mascotte.

Alors, les rappeurs sont-ils vraiment de vrais fans de sport ou est-ce un outil de communication ? Pour certains, on peut se poser la question, comme quand on entend « frappe d’enculé à la Marco Verratti »

Grâce au sport, nous avons aussi eu le droit à quelques hits du rap français, comme « AC Milan » de Booba qui a marqué une génération, ou plus récemment « Dybala » de Maes (s/o au couplet de Jul). Et pourquoi ? Parce que c’est efficace. Le football est le sport le plus suivi en France. À chaque mercato, Twitter et les réseaux sociaux s’enflamment. Une punchline bien réussie sur le nouvel attaquant en vogue marchera mieux que n’importe quelle allitération (enfin, ça reste à prouver).

De MVP à MC

D’autre part, les rôles s’inversent et les sportifs passent derrière le micro. Le premier exemple qui vous vient en tête est surement celui de l’ancien Spurs, Tony Parker. Le français avait tenté sa chance dans l’industrie de la musique mais n’avait pas marqué les esprits grâce à son talent. Cet essai derrière le micro lui avait valu nombre de moqueries. Mais il n’est pas le seul à avoir tenté l’expérience. Le néerlandais Memphis Depay est un habitué du 16. Il compte plusieurs millions d’écoutes sur les plateformes de streaming. Son allure bling-bling colle parfaitement aux clichés du rap, il n’est donc pas prêt de s’arrêter (un feat avec Rudi Garcia est en préparation…).

Certains ont réalisé des passages plus éphémères, à l’image de Benjamin Mendy qui a prêté sa voix pour un feat avec Jul. Et mercé Mendé !

Classique.

D’autres français ont également eu le droit à leur quart d’heure de gloire musicale. Youri Djorkaeff s’est aussi essayé au rap sous le pseudo de Youri avec son titre « Vivre dans ta lumière ». Plus récemment, on a aussi eu le droit à un feat Rohff-Karim Benzema, une collaboration restée dans les anales…

KB9 est dans le cercle

Pour d’autres, la musique est devenue une réelle vocation. Sefyu n’a pas commencé sa carrière dans le rap. Au départ, il était un espoir du football. Il était résident du centre de formation du club londonien Arsenal et était destiné à jouer au poste d’ailier. Finalement, il décide de mettre fin à sa carrière de sportif pour dédier tout son temps à la musique.

La NBA et le hip-hop, l’union sacrée

Si, en France, la connexion football/rap est évidente, outre-l’Atlantique, l’union entre le basket et le hip-hop dépasse la simple reconversion ou le featuring rappeur-joueur. Il suffit de voir la playlist de NBA 2K pour constater l’importance de ce style musical sur les terrains de basket-ball. Quoi de plus normal donc de voir les plus grands artistes s’identifier à une franchise NBA. L’exemple le plus notable est Drake. Via sa marque Ovo, il est l’ambassadeur officiel des Toronto Raptors. Un partenariat à plusieurs millions de dollars qui s’occupe notamment de saper les joueurs, du lifting des couleurs ou encore du logo de la franchise. Faire avancer le basket dans sa ville et pousser son pays font de lui un roi là-bas. La saison dernière, on a pu le voir complètement déchaîné lors des playoffs entre Toronto et Milwaukee. Le canadien a chambré les adversaires et même massé les épaules de l’entraîneur !

À l’occasion du titre de champion NBA de Toronto en 2019, Drake a même sorti 2 morceaux, « Money in the Grave » en featuring avec Rick Ross et « Omerta ». Il fallait bien fêter la fin de sa malédiction : dès qu’il rencontrait ou soutenait un sportif, ce dernier subissait immédiatement une défaite…

Par ailleurs, de nombreux rappeurs sont également rattachés à une franchise NBA. Snoop Dogg et Kendrick Lamar avec les Los Angeles Lakers, Travis Scott avec les Houston Rockets, Big Sean et les Detroit Pistons, 2 Chainz et Migos avec les Atlanta Hawks… Bref, la liste est très longue.

De l’autre côté, certains basketteurs ont déjà pris le mic. Parmi les plus célèbres, on relève notamment Kevin Durant. Il a « tenté » de rapper sur le single « Gotta Have It » de Kanye West & Jay-Z. Il est peut être l’un des meilleurs sur le parquet, mais définitivement pas derrière le micro. Shaquille O’Neal, Kobe Bryant ainsi que Damian Lillard pour ne citer qu’eux se sont également essayés au rap. Dans le même temps, les joueurs les plus connus représentent un soutien important pour les artistes. Il suffit d’être validé par James Harden, Stephen Curry ou Lebron James pour bénéficier d’une grande visibilité supplémentaire. Ainsi, quand ce dernier apparaît par surprise avec Travis Scott lors du concert de Drake à Los Angeles, le buzz est énorme sur les réseaux sociaux et la vidéo fait beaucoup réagir.

La connexion sport/musique n’est pas prête de s’arrêter et a encore de beaux jours devant elle. Maintenant, on attend plus que le prochain album de Mbappe !

Valentin Basset

Je passe le salam à ceux qui donne la cefor pour pas lâcher