Si vous êtes sur Twitter, son visage n’a pas pu vous échapper. Depuis 2 mois, Gambi défraye la chronique. Sa signature chez REC 118, le label de Ninho, Hamza et SCH, a fait décoller sa carrière. Le terme « décollé » est un pléonasme, tant le rappeur originaire du 94 explose les compteurs. Son single « Hé oh » est rapidement devenu numéro 1 sur les plateformes de streaming comptabilisant plus de 13 millions de vues. Gambi cartonne et sa carrière ne fait que commencer. Mais alors, c’est quoi le problème ?
Le natif de Fontenay-sous-Bois a commencé par une série de freestyles nommés « Makak ». Tel Goku dans la salle du temps, Gambi a perfectionné son style et son attitude.
Il a ensuite concrétisé ses progrès avec deux singles « On vend » et « Hess ». Les deux morceaux sont intéressants sans être tonitruants.
Un énième Koba La D ?
Le 10 mai 2019, Gambi sort le clip de « La Guenav », le succès est retentissant. Du moins, autant que les critiques. Son flow est spécial et novateur, rappelant la particularité d’un certain Koba La D. Rappelez-vous, pour la sortie de « Train de Vie », la twittosphère s’est déchaînée sur la future star du rap français. Dès lors, Gambi s’est vu recevoir les critiques des puristes qui craignaient de voir percer un énième énergumène à la voix improbable.
Néanmoins, on peut comprendre la comparaison et elle n’est d’ailleurs pas totalement fausse. Mais avant de critiquer un rappeur en se basant sur un extrait de 45 secondes aperçu sur Twitter, ses haters n’ont sûrement pas remarqué que ce flow si particulier a déjà été utilisé à plusieurs reprises. Pas à ce niveau il est vrai, mais le rappeur est dans la continuité de ce qu’il fait. Il a sûrement été influencé par son compère Koba. Et alors ? Posons-nous les bonnes questions, la plupart des artistes puisent leurs influences quelque part. Il n’y a aucun mal dans cette pratique.
« J’écoute Diddy Trix », et même un peu trop
Cependant, il y a une nuance entre inspiration et plagiat. La plus grosse erreur de Gambi est d’avoir « copié » le flow de Diddy Trix. Gambi ne s’en cache d’ailleurs pas vraiment. Dans « La Guenav » il affirme « j’écoute Diddy Trix ». Diddy n’est d’ailleurs pas fan de l’idée.
Gambi n’a pas totalement raison lorsqu’il affirme que Diddy n’a rien inventé. Il est le précurseur de ce flow en France, et on peut comprendre une certaine frustration de sa part, surtout lorsque l’on compare leurs ventes. La ressemblance est frappante, et le rookie ne s’est sûrement pas encore totalement trouvé, il pioche alors dans ses influences proches. À lui de rectifier le tir pour ne pas traîner une comparaison qui pourrait lui faire du tort.
Des lyrics efficaces, mais à travailler
Les références de Gambi se rapprochent plus d’un Koba la D que d’un Kery James. On le ressent dans ses lyrics simples mais terriblement efficaces. Ses refrains sont entêtants, il suffit d’écouter une fois « Hé oh » pour que le son rentre dans nos têtes tel un refrain des années 80. Malgré cette aisance vers la réalisation de hits, il faut admettre que Gambi pousse le bouchon trop loin. Il n’est pas un lyriciste, tant pis, mais passer d’un étudiant fauché du Crous, au milliardaire de Los Angeles en à peine 10 secondes, c’est un peu ridicule. Les textes représentent clairement un point sur lequel le rappeur doit et peut progresser.
Ga(m)tsby le magnifique
Il est encore tôt pour savoir si Gambi va réussir. Il n’a sorti aucun projet et sa carrière se limite à une dizaine de sons où il aborde des sujets similaires. Son point fort réside dans son personnage. Il a un capital sympathie qu’on ne peut nier. J’ai personnellement souri lorsque je l’ai vu déambuler dans cette voiture miniature ? Ses clips sont cohérents et dans la lignée du personnage qu’il veut nous montrer.
Il a récemment défilé pour la marque Afterhomework Paris, à l’occasion de la Fashion Week. Un pas de plus vers le succès.
À chaque problème, sa solution
Parfois, la France est divisée : pain au chocolat ou chocolatine, PSG ou OM, Osha ou Gilly de GOT (ok, j’avoue que ce dilemme n’agite pas les foules) et c’est encore le cas pour Gambi. Le rappeur a des defauts mais s’il ne nous fait pas une Son Gohan, il pourrait se faire de plus en plus présent dans nos playlists. Il ne peut pas plaire à tout le monde certes, mais mérite-t-il un tel bashing sur les réseaux sociaux ? Certainement pas. (Et arrêtez de nous mentir, on sait que vous cassez votre voix sous la douche en criant « Il fait chaud dans le four comme à Riooooooo ».)