Après un an d’attente, Dinos a annoncé la sortie de son nouveau projet, « Taciturne », le 29 Novembre prochain. Suite à un premier album abouti, fruit de 3 différentes versions, c’est finalement une variante personnelle et mélancolique d’Imany qui est livrée par le rappeur originaire de La Courneuve. De la trap futuriste avec Ateyaba, en passant par des morceaux qui prennent aux tripes, Dinos a su mêler tristesse et new school d’une main de maître pour s’imposer enfin comme un rappeur émergent qui risque de faire beaucoup de bruit ces prochaines années.
Evidemment, Dinos ne sort pas de nul part. L’artiste du 93, nommé par le passé Dinos Punchlinovic , s’était déjà fait un petit nom depuis 2012. D’abord durant les Rap Contenders où il a affronté Lunik, Mic Orni mais aussi Lawid, qui sera également son acolyte face aux deux autres rappeurs. Sa réputation fait également surface grâce à ses freestyles « Capsule » apparus au début des années 2010 lorsqu’il n’avait que 17 ans. Par la suite, le jeune Dinos sortira son tout premier EP « L’alchimiste ». Le projet tire son nom de l’une de ses inspirations majeures : l’écrivain Paulo Coelho, auteur du conte philosophique éponyme de l’EP, traduit du portugais brésilien « O Alquimista ». On y retrouve une collaboration étonnante avec Nekfeu, sur le titre « Bouchées Triples », qui s’inscrit dans la discographie de Dinos comme étant un des ses indispensables classiques.
Deux ans plus tard, et après un succès underground pour son EP, l’ex Dinos Punchlinovic libère son deuxième projet : « Apparences ». Un tournant pour le natif de La Courneuve qui le propulse davantage sur le devant de la scène, grâce notamment à un morceau devenu classique, « Namek ».
Mais Dinos se portera absent des plateformes de streaming pendant 3 ans, période durant laquelle il travaillera dans l’ombre. À l’aide de son producteur Wav Maker et son manager Oumar, il se concentre sur son projet le plus abouti, son premier album studio. Après des galères de label, des freestyles sur YouTube, des extraits sur les réseaux sociaux et une « mixtape » non officielle postée sur Soundcloud nommée « En attendant Imany » (supprimée depuis), « Imany » voit enfin le jour le 27 Avril 2018.
Textes profonds, flows chantés ou rappés, tout est millimétré et représentatif de l’univers de Dinos. Le poète de La Courneuve nous embarque dans sa vie et nous fait part de ses émotions et problèmes d’amour, de biff et de famille. Toujours un peu underground malgré son excellent projet entouré d’une belle communication, l’artiste livre une oeuvre à écouter attentivement pour les amoureux de rap. Dans « Imany », il parle à cœur ouvert, rendant ses lyrics poignantes, ce qui nous fera d’ailleurs revenir plus d’une fois sur son projet. Et si ce n’était pas le moment parfait pour Dinos pour s’imposer dans le rap français et montrer l’étendue de son talent ?
En effet, le membre de SPKTAQLR, son label, n’a pas dit son dernier mot dans sa conquête du game et compte bien obtenir sa place sur le trône du rap mélancolique. 1 an après la sortie d’Imany et des retours plus que positifs, Dinos a annoncé dernièrement la sortie de son nouvel album, « Taciturne », disponible le 29 Novembre prochain. 3 versions sont proposées par l’artiste : une version standard, jour, et nuit. Pour les deux dernières, 2 bonus différents et un t-shirt seront disponibles. Avec cet album, son explosion au grand public verra-t-elle enfin le jour ?
Version « standard » 
Version « jour » 
Version « nuit »
L’annonce s’est ponctuée par la sortie du très bon « XNXX » (oui oui), sur lequel on retrouve un rappeur qui maîtrise son art. Les rimes ainsi que les phases sont percutantes et précises, laissant transparaître les différents styles qu’il a pu appréhender ainsi que la maturité acquise tout au long de son parcours. Chantant, technique, mélancolique et poétique, tels sont les mots pour définir le nouveau Dinos. L’artiste maîtrise son style et fait preuve d’une maturité déconcertante du haut de ses 25 ans. En attestent sa communication imposante et des apparitions de qualité, comme sur le titre « Idole » d’Isha, apparu début novembre. Le deuxième extrait teasé sur Instagram, « Cœurjacking », en est également la preuve. Sur le morceau, disponible exclusivement dans l’édition Nuit, on entend un homme mélancolique débordé de remords à l’égard d’une de ses relations passées.
Les jours suivants, il annonce la sortie d’un freestyle, « Mack le Bizz », extrait inédit de « Taciturne ». Le morceau, un de ses préférés de l’album, est un hommage à un de ses modèles : Nubi, qui est également l’auteur d’un titre du même nom. Sous un clip noir et blanc mené à la baguette par le réalisateur Chris Macari, Dinos livre une prestation dans un lieu qu’il connait mieux que personne : la rue. Sur une prod de Wav Maker encore, l’artiste est dans son élément. Il nous raconte ainsi sa vie rattrapée par ses galères, et ses envies de s’en sortir. Finalement un parcours semblable aux nôtres. Le style de Dinos s’affirme et son talent voit la lumière du succès. Tout lui semble à portée de main.
À un point culminant dans sa carrière où son album est très attendu, Dinos impose un rythme et une qualité d’écriture de haut vol qui attire l’attention. Dans une période submergée par les sorties chaque vendredi qui se voit s’égarer vers les bas fonds du morceau facile, Jules Jomby de son vrai nom suit doucement le chemin qui fera de lui l’un des plus gros prospects de notre génération. Travail et acharnement, tels sont les adjectifs pour désigner la success story du rappeur de La Courneuve. À la hauteur de l’attente de ses fans, l’auteur d’Imany compte bien nous délivrer une œuvre perfectionnée et minutieuse. Dinos est enfin sur sa lancée, bien déterminé à prendre ce qui lui revient. Le rap français est prêt à l’accueillir à bras ouverts dans son panthéon. L’heure est au renouveau, l’heure est à Dinos. Et le 29 Novembre prochain est à marquer d’une croix sur vos calendriers.
Crédits photo : @punchydinos / Alexandre Atamian pour 1863
By @maconfurax.
