On a eu la chance de pouvoir discuter avec Cordon, jeune guitariste made in Twitter qui s’est récemment lancé dans le rap avec son morceau « Belles Histoires ». Il nous a parlé de son rapport à la musique et de ses prochains projets.
Tu peux nous expliquer comment tu t’es fait connaître du grand public ?
Au départ, je faisais seulement des reprises de morceaux de rap français à la guitare électrique sur Twitter. À l’époque c’était assez nouveau, même si je n’étais pas le premier à le faire. C’était assez innovant en terme de style, de sons abordés, j’avais vu ça comme ça nul part ailleurs. Les gens ont très vite accroché et j’ai obtenu une mini notoriété sur Twitter. J’ai aussi reçu l’aide de quelques artistes qui m’ont reposté en story comme 13 Block, Booba ou même Lacrim.
Tu penses que tu aurais pu te faire connaitre sans les réseaux sociaux ?
Non, non impossible. Maintenant, tout passe par les réseaux. À moins que tu sortes un son direct sur les plateformes sans faire de promotion et que quelqu’un tombe dessus, mais il faut une chance incroyable. Les gens ne s’informent que par les réseaux.
Est-ce que tu considères que l’exercice de la cover manque de reconnaissance ?
Dans la musique en général, et plus particulièrement dans la culture rock et blues, il y a une tradition de la reprise. Il faut regarder ce que les meilleurs ou les plus connus font et tenter de le refaire. Ça demande énormément de travail de voir comment le mec fait. Au fur et à mesure que tu rejoues les solos ou les morceaux des autres, tu développes ton propre style. Dans le rap, il n’y a pas du tout cette culture de la reprise. Parfois, les gens posent leurs propres textes sur une instru déjà utilisée, genre Jul quand il reprend l’instru de « Pitbull » de Booba dans son freestyle Skyrock. Je pense que c’est super important de faire des reprises. Mais c’est vrai que dans le rap les textes sont super personnels donc c’est moins pertinent d’en faire. Mais si tu veux être fort dans un domaine, il faut regarder ce que les meilleurs font.
Plus jeune, t’étais plus rock ou rap ?
J’écoutais peu de musique avant. Je me suis vraiment mis dans la musique quand j’ai découvert Pink Floyd, c’est quand j’étais en seconde. À partir de là, je suis allé à fond dans le rock et le blues. Je me suis mis à écouter du rap vraiment tard, en deuxième année d’études sup à peu près. J’ai commencé en écoutant « Nero Nemesis » et ensuite, j’ai écouté tout ce qu’il avait fait avant et j’ai vraiment accroché aux sonorités. Maintenant, j’ai quasiment que ça.
Tes artistes références dans le rock et dans le rap, ce serait qui ?
Dans le rock, ce serait David Gilmour, le guitariste de Pink Floyd . Dans le rap, ce serait Booba.
Tes deux premiers morceaux « Ridin » et « 101 » sont des démos de guitare. Tu souhaites en refaire ou maintenant c’est que le rap ?
Je ne me considère pas vraiment comme un rappeur, selon moi c’est plus du chant. Mais je souhaite faire moins de morceaux instrumentaux maintenant. Je vais quand même en faire mais je veux travailler vraiment sur l’aspect chanté, bien régler l’Auto-Tune et la voix en post prod.
Ton titre « Belles Histoires » a réalisé un joli score. Tu le vis comment ?
C’est vraiment dingue, j’arrive à 100 000 streams là ! C’était un essai pour moi parce que des gens écoutaient ce que je faisais en guitare mais je ne savais pas s’ils allaient kiffer si je chantais. Le démarrage a été fou même si on est loin d’un disque d’or. J’ai reçu pleins de commentaires super gentils, de pleins de gens à qui je parlais plus trop ou que je ne connaissais pas du tout. Entre les chiffres et ça, ça m’a vraiment donné du courage pour continuer.
Tu peux nous en dire un peu plus sur ton prochain morceau qui sort le 27 mars ?
Le single s’appelle « JPLR », ça sort à minuit comme d’habitude. C’est un peu la continuité de « Belles Histoires », en un peu plus sombre quand même. J’ai vraiment voulu développer l’aspect mélancolique et sombre. C’est une instru que j’avais faite et que j’avais gardée de côté. Il y a aussi plus d’Auto-Tune mais, cette fois, il n’y a pas de solo de guitare. Mais elle est encore présente dans le morceau et dans l’instru.
T’as d’autres projets pour la suite ?
Je travaille sur une mixtape. Il n’y aura pas de morceaux instrumentaux mais il y aura encore de la guitare. C’est mon identité, c’est ma marque de fabrique. Je vais essayer de varier les styles pour ne pas m’enfermer dans un registre.
On sait que tu voues un culte au grec, c’est quoi ta compo favorite ?
Quand le grec fait bien le steak – ils ne le font pas tous bien – là je prend un grec steak complet blanche algérienne.